En règle générale, le cheval possède 36 dents pour les juments et 40 pour les mâles.
Sa dentition se décompose de la manière suivante :
- 12 incisives
- 12 pré-molaires
- 12 molaires
- 4 canines ( ou « crochets ») pour les mâles
Certains individus peuvent présenter des dents surnuméraires (dents de loup ou de cochon) par rapport à la nomenclature de base.
Les surdents sont l’anomalie acquise la plus fréquente chez le cheval.
Le cheval est un animal hypsodonte. Cela veut dire que la partie coronaire de ses dents pousse de deux à cinq millimètres par an. Cette « pousse » ralentit à partir de l’âge de 12 ans. Cette hypsodontie, combinée à la différence de largeur entre le maxillaire et la mandibule ( le maxillaire est environ 30 % plus large que la mandibule) crée une usure dissymétrique des tables dentaires au cours du mouvement masticatoire. On observe alors l’apparition de pointes d’émail saillantes et coupantes le long des joues sur les dents de la mâchoire supérieure (jonctions occluso vestibulaires) et le long de la langue sur les dents de la mâchoire inférieure (jonctions occluso linguales).
Au travail, l’utilisation d’une muserolle va compresser les joues contre les jonctions occluso vestibulaires du maxillaire, d’un côté ou de l’autre, selon qu’on lui demande de tourner la tête à droite ou à gauche. Ceci occasionne de vives douleurs qui s’expriment par le refus de réaliser certains exercices et qui peuvent occasionner des plaies profondes sur les muqueuses jugales (voir photo ci contre) ou des lésions linguales, lorsque les pointes d’émail sont très saillantes.
Les surdents peuvent être la cause de rétivité, de raideur de la nuque ou de la mâchoire.
Les dents de loup se situent sur le maxillaire, en avant des prémolaires 106 et 206. Elles apparaissent chez un tiers des chevaux environ. On les assimile parfois à des vestiges de dents qui ont disparu ou à des prémolaires atrophiées. Elles sont bien souvent placées à l’emplacement du mors ce qui provoque une gêne importante, parfois même de violentes douleurs qui se traduisent par des réactions de défense au travail.
Elles apparaissent généralement vers l’âge de six mois mais peuvent rester cachées sous la gencive. On dit alors qu’elle sont incluses. Lorsqu’elles sont présentes sur la mâchoire inférieure, on les appelle des « dents de cochon ». Leur présence doit être détectée le plus tôt possible afin d’être avulsées. En général l’intervention se fait à l’âge de 2 ans. L’opération se pratique sous sédation et ne présente aucun danger si elle est faite sous bonne asepsie.
Après l’opération, il est préconisé d’observer un délai d’une dizaine de jours sans mors afin que la gencive puisse cicatriser correctement.
Le décalage antéro-postérieur résulte d’un trouble des bases osseuses. Les arcades supérieures sont plus avancées que les arcades inférieures provoquant ainsi une mauvaise occlusion. De ce fait, la partie mésiale de la deuxième prémolaire ainsi que la partie distale de la dernière molaire n’ont plus de contact avec leurs dents antagonistes respectives et donnent lieu à la formation d’importantes pointes d’émail, parfois à des dominances ( plus d’un tiers de la surface de la dent). Ces pointes ou dominances restreignent le mouvement masticatoire et empêchent le cheval de se nourrir correctement. Elles doivent être éliminées afin de rétablir une bonne occlusion.
Comme pour les dents de loup, le cheval montre des réactions de défense lors des séances de travail. Pour limiter le contact avec le mors, il aura tendance à s’encapuchonner, c’est-à-dire à ramener le menton contre le poitrail.
La liste ci-dessus, n’est évidemment pas exhaustive et il existe bien d’autres pathologies dentaires chez les équidés… Les pathologies évoquées, ont été choisies du fait qu’elles sont très fréquentes chez les équidés et facilement évitables grâce à un contrôle et un soin dentaire annuel !
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